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Jean Mermoz revisité (1901-1936)

Filiatus

Maître Poète
#1
Héros de l'aéronautique
Avec Blériot et Guynemer
Sans oublier, outre-Atlantique
Lindbergh, dit "L'Aigle solitaire"

Jean Mermoz est le personnage
À qui ce poème est dédié
Où chaque page est un nuage
Que je vous laisse survoler

Jean Mermoz s'éveille à la vie
L'année où tristement s'en va
La reine du Royaume-Uni
Je veux parler de Victoria

Fils de Jules et Gabrielle
Le petit Jean pleure souvent
Car le ménage bat de l'aile
Et se sépare au bout d'un an

Alors il part pour les Ardennes
Chez ses grands-parents maternels
Et quand il a seize ans, à peine
La guerre éclate aux Dardanelles

Tous prennent leur cliques et claques
Pour s'installer dans le Cantal
Jean vit trois ans à Aurillac
Puis repart pour la Capitale

Rejoint par sa discrète mère
Il lui pardonne et, sur le champ
Il s'inscrit au lycée Voltaire
Et passe son bac l'an suivant

Malheureusement, il échoue
À la surprise générale
Le moral en a pris un coup
Il renonce à faire "Centrale"

La Grande Guerre est terminée
Et malgré l'horrible stigmate
Jean Mermoz intègre l'armée
Et trouve une joie immédiate

Après avoir fini ses classes
Au Bourget, il est affecté
Là, paisiblement se prélassent
De vieux zingues du temps passés

Mermoz apprend le pilotage
À bord de ces tombeaux volants
Loupe quelques atterrissages
Se casse une jambe en hurlant

Mais au bout d'un an de galère
Il obtient son brevet, enfin
Et se porte alors volontaire
Pour sillonner le ciel syrien

Dans le désert, il tombe en panne
On le croit perdu pour toujours
Quand surgit son aéroplane
Au soir du quatrième jour

De retour en France, il lanterne
Durant deux petites années
Au fond d'une vieille caserne
Puis il est démobilisé

S'ensuit deux années de misère
À deux doigts de mourir de faim
Il entre chez Latécoère
Comme simple mécanicien

Bientôt, le pilote prodige
Sous prétexte de tour d'essai
Réalise quelques voltiges
Sous les yeux des gens stupéfaits

Très vite son patron l'embauche
Dans son équipe d'aviateurs
Et par tous les temps, il chevauche
Son destrier monomoteur

Ses collègues lui abandonnent
Les lignes les plus malaisées
Les vols Toulouse-Barcelone
Qui survolent les Pyrénées

Mermoz, sans peine les sillonne
Pour ne pas dire non sans joie
Et au-delà de Barcelone
Il vole jusqu'à Malaga

Puis Casablanca, au Maroc
Jusqu'à Dakar, au Sénégal
À bord de sa fragile coque
Il livre l'Aéropostale

Au printemps mil neuf cent vingt-six
Il est capturé par les Maures
Pour lui éviter un supplice
L'État leur verse un lingot d'or

Mais atteint d'une otite aiguë
Et d'un ulcère à l'estomac
En Métropole, on l'évacue
Pour le soigner durant trois mois

Au moment où Charles Lindbergh
Atterrit sur la Capitale
Jean Mermoz survole les ergs
Dans un raid vers le Sénégal

À l’été mil neuf cent-vingt-neuf
Mermoz part à l'assaut des Andes
Mais, au sommet, "teuf-teuf-teuf-teuf"
Voilà que gèlent les commandes

Rafistolé, l'avion décolle
Et atterrit vite au Chili
Mais au retour dans un grand col
L'avion dérape en pleine nuit

S'ensuit une dégringolade
Le long des pentes enneigées
Qui échoue dans la palissade
De pauvres lamas terrifiés

De retour en terre de France
Notre aviateur se tient tranquille
Il projette dans le silence
De s'envoler pour le Brésil

Mais la loi interdit au zingues
De survoler les océans
Alors Mermoz et deux doux-dingues
En hydravion prennent le vent

Partis à minuit de Dakar
Ils atterrissent à Natal
À neuf heures et quart du soir
Dans une ambiance triomphale

Le retour est pénible, certes
Les avaries ne manquent pas
Mais au pays l'attend Gilberte
Avec qui il se mariera

À l'automne mil neuf cent-trente
Après qu'il l'eut prit pour épouse
Son avion pris dans la tourmente
Se brise au-dessus de Toulouse

Il doit sauter en parachute
Et à dix mètres par seconde
Dans le foin s'achève sa chute
Sans une blessure profonde

"Ce n'était pas encore l'heure !"
Dit l'aviateur en souriant
Puis il retourne en sa demeure
Se reposer un long moment

Puis il reprend ses habitudes
De voler au-dessus des flots
Sur la ligne Atlantique-Sud
Qu'il fréquente comme un métro

Lors, en politique, il se lance
Il fonde le "Parti social"
Lorsque la compagnie Air France
Succède à l'Aéropostale

Le sept décembre trente-six
Dans la chaleur équatoriale
À bord de son bige à hélices
Mermoz quitte le Sénégal

Plus tard, il envoie un message
En indiquant que tout va bien
Puis disparaît dans les nuages
Le cœur léger et puis plus rien

Vers dix degrés de latitude
Et de longitude, vingt-deux
Se fracasse "La Croix du Sud"
L'avion de "L'Archange des cieux"
 

Pièces jointes